samedi 21 février 2015

Histoire de tortue

Sauvetage d'un bébé tortue

En prenant notre marche quotidienne sur la plage d'Esterillos, je remarque une petite tâche foncée devant nous. Plus nous approchions, plus la petite tortue prenait forme. Mon cœur devint tout gros à la pensée de trouver une petite tortue morte d'épuisement et de chaleur. Le soleil était déjà haut et, à marée basse, la petite créature était encore bien loin de son but. Les nids sont généralement creusés en haut de la ligne de marée haute, plus de 100 mètres la séparait encore des vagues. 
Quand je suis arrivée tout près, je pensait qu'elle était morte. Elle ne bougeait pas. Je la pris dans ma main. Son petit corps était très chaud et plutôt sec. En la déposant dans ma main, j'ai sentie qu'il lui restait encore assez de force pour bouger faiblement ses petites pattes.


Je l'ai apporté jusqu'aux vagues, dans l'espoir que le contact de l'eau lui donne de la vigueur. Malheureusement, le petit corps n'avait pas assez de forces pour même tenir sa tête hors de l'eau. 


J'ai décidé de la reprendre. Je l'ai gardée à l'ombre de mon corps. Je l'ai humectée à plusieurs reprises, mon idée étant de faire descendre sa température pour qu'elle reprenne des forces.


Nous avons continué à marcher, sur la plage, je me suis dit que ça ne serait pas trop grave de la bouger un peu, c'est la même plage, elle devrait garder la même odeur. Si je réussissais à la réchapper, et que c'était une femelle, elle y reviendrait pour pondre.  Une fois à la maison, Jacques est allé chercher, dans un grand bol, de l'eau et du sable de la plage. Je voulais la gardée hydratée et à l'ombre jusqu'à ce qu'elle soit assez vigoureuse pour affronter cette vaste étendue qu'est le Pacifique.
Ça faisait bien 35 - 40 minutes que je la gardais soigneusement à l'ombre. À intervalles plus ou moins réguliers, je sentais ses petites pattes bouger contre ma paume. Chaque fois, il me semblait qu'il y avait plus de vigueur dans ses petits mouvements. 
Dès qu'on l'a mis dans le bol, et que ses petites pattes ont touché au sable, elle a commencé à bouger, et à s'orienter vers la direction du large. 
Il était temps! Nous l'avons amené à la plage. Et elle s'est mise à avancer, un peu hésitante au début. Et après, elle fonça vers la vague.




Et voilà que la vague arrive! Pauvre petite bête! La vague te la ramasse et la retourne à son point de départ... Nous étions à marée montante. Tout ce que la vague accroche sur la plage est repoussé au bord, ma petite tortue y compris. 


Je n'étais pas pour la laisser se faire bousculer comme ça et perdre le peu de force qu'il lui restait. Je suis donc allé la ramasser et je l'ai relâchée plus loin, là où la houle ne la repousserait pas.

À ma grande joie, je l'ai vue partir vers le large, levant la tête à intervalle régulier pour respirer. Une, deux, trois vagues. Elle tient bon, elle plonge et continue son avancée.


Et c'est comme ça qu'on a sauvé une petite tortue d'une mort certaine. Elle aurait cuit sur cette plage. Maintenant, elle aura au moins une chance sur mille d'atteindre l'âge adulte. Si c'est une femelle, elle reviendra sur cette même plage pour y pondre à son tour. Si c'est un mâle, il ne touchera plus jamais la terre ferme de sa vie. 

¡Buena suerte la pequenia tortuga!

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